Foule monstre – Eiffel

Eiffel est selon moi, le groupe le plus enthousiasmant de la scène Française actuelle. Présenté au départ comme une sorte de successeur à Noir désir, (les liens entre les deux groupes aidant) Eiffel a su trouver sa propre identité, porté par Romain Humeau, qui, si la voix rappelle par moment celle de Cantat, emprunte des chemins musicaux bien différents.

« Foule Monstre » sort donc, avec la promesse d’un album plus dansant, plus plein de peps, un truc un peu festif. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est réussit: Dès le 1er titre « Place de mon coeur », on sent qu’Eiffel a décidé de se lâcher. C’est bien simple, l’album pétille de toutes parts, entre les samples, les bruits incongrus qui parsèment les pistes, les petites musiques qui surgissent à la fin d’une piste, les invités qui se succèdent, « Foule monstre » ressemble à un objet vivant.

A la première écoute, plusieurs titres restent dans l’oreille: « Place de mon coeur » qui ressemble à s’y méprendre à un tube, l’explosif « Chaos of Myself » en duo avec Phoebe Killdeer, « Libre » et « Lust for power » avec Bertrant Cantat, un morceau qui ressemble étrangement à « Je m’en irai toujours » de l’album solo du sieur Humeau. Les autres morceaux ne sont pas en reste et on parcours l’album avec beaucoup de plaisir, en se laissant porter par les textes souvent drôle, toujours ironiques de Romain Humeau, qui jette, comme toujours un regard sarcastique sur notre époque délirante.

Alors, sommes-nous devant l’album rock qui sauvera la France du naufrage? J’ai envie de dire oui et non. Eiffel continue son virage amorcé avec « Tandoori », confirmé avec « A tout moment », qui consiste à varier les instruments et les ambiances. L’esprit est là, le rythme et les guitares aussi, (l’album est loin d’être mou) mais le groupe se permet régulièrement de partir sur d’autres trucs.

Au final cet album est pour moi le plus « addictif » de la rentrée musicale. Quand il ne tourne pas sur ma chaîne, il tourne dans ma voiture, dans mon mp3 et quand je l’arrête, c’est pour fredonner les titres dont je commence déjà à retenir les paroles.

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