Réalisé par: Lana Wachowski, Tom Tykwer, Andy Wachowski
Avec: Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugh Grant, Hugo Weaving…
Le nouveau Wachowski est là! Et c’est (contrairement à Speed racer) un événement! Adaptation du roman capilo-tracté de David Mitchel (Cartographie des nuages, la chronique ici), Cloud atlas est une fresque monstrueuse qui croise six époques, six styles, six histoires.
Je vais pas insulter le scénario en faisant un résumé du pitch, sachez qu’il s’agit d’une histoire d’amour, de destins, de mort et de trucs dans le genre.
Alors que dire de ce film? Il est long: 2h50. Il faut bien ça pour illustrer le pavé qu’est Cartographie des nuages, et encore, les auteurs tranchent un peu dans le lard, abandonnent quelques personnages majeurs (la fille de Ayrs entre autre). Cependant, il est cohérent, le récit se tient, il nous happe et ne nous libère qu’à la toute fin. Le film est beau, même si quelques maquillages sont « étranges », l’esthétique, comme toujours chez les Wachowski, est très belle. Les effets spéciaux envoient du gros, mais seulement dans certaines époques. Le rythme est posé, mais sait se faire pressant.
Et là, on touche du doigt une des grosses forces de ce film, une de ses principales qualités: le montage. Là où le bouquin nous livrait les histoires par moitiés, le film esquive la plus grosse difficulté de l’adaptation en usant d’un montage en alternance, qui nous offre tantôt de grosses louches d’un récit, tantôt de petites séquences. Jamais on ne s’embrouille, l’histoire est limpide, bien plus que dans le livre. Les personnages sont haut en couleur et l’identité visuelle de chaque époque est clairement identifiable. Du coup on passe d’une scène à l’autre, constamment, sans jamais se perdre, sans jamais s’arrêter, et même si le contenu est assez posé, le rythme, lui, reste assez rapide.
Second point fort: malgré les époques, malgré les styles visuels, tout est très cohérent. On passe d’un récit post-apocalyptique à une scène de comédie contemporaine, en passant par une scène d’action SF en milieu urbain, sans jamais en être choqué.
Un petit mot enfin sur la distribution absolument épique: chaque acteur occupe au bas mot quatre rôles diamétralement opposés, parfois des rôles masculins, parfois des rôles féminins, des rôles de premiers plans, comme de simples apparitions… Le tout à grand renfort de maquillages, si bien que ça devient un jeu de reconnaître certains acteurs.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce film. Le principe même du récit et la portée métaphysique du propos sont, selon moi, les causes principales de sa mise à mort aux USA, mais je suis persuadé que ce film, comme tant d’autres avant lui, deviendra culte d’ici quelques années. En attendant son couronnement, et pour éviter qu’il soit aussi un échec chez nous, je vous invite à vous rendre dans votre cinéma pour vous en prendre plein les yeux. Choisissez une séance en VO si possible.
Hum ça a l’air vraiment bien !!
C’est un gros film avec des réalisateurs et acteurs connus et reconnus et pourtant dans le département il ne passe que dans deux salles…
Pour info, Tom Tywker, réalisateur du Parfum et que je connais bien ^^ , a participé à la réalisation du film en tournant certaines séquences.
Bonsoir, j’ai l’impression que le film est moins indigeste que le roman que j’ai feuilleté et que je ne lirai pas. J’hésite quand même à le voir malgré ton enthousiasme. Bonne soirée.
Un de mes gros coup de cœur de cette année. Un film dont le sujet me dépasse parfois mais qui à su me toucher, me parler et qui même après le mot fin, continue de me travailler. J’aime ça 🙂
C’est un film dans lequel on se perd et qui nous force à lâcher prise sur les différentes intrigues qui le composent. Qu’importe au final qu’on arrive à toutes les cerner et à saisir tous les liens, l’important est de saisir le film dans sa globalité.
Ou alors on peut simplement kiffer en susurrant « Mr Anderson » à son voisin à chaque apparition de Hugo Weaving, dont les occurrences sont toujours plus improbables.
Le mieux reste évidemment de faire les deux.
Dasola> Le livre n’est pas vraiment indigeste, parce que chaque nouvelle peut s’apprécier indépendamment. L’ensemble suppose une fresque sur laquelle réfléchir, et le film nous met plus le nez dedans que le livre.
cinephileamateur> Ca fait plaisir, il faut donner une chance à ce film en salle. Il est vraiment sous-exploité.
Kabu> Mr ANDERSON!!!
Quand j’ai vu la bande annonce, je me suis dit « ça a l’air pas mal ». Puis quelques secondes après, j’ai réalisé que je n’étais pas sure d’aimer… Le tout a l’air hyper foisonnant (limite hyper compliqué d’ailleurs, mais c’est peut être une mauvaise appréciation) et cette critique m’a peut être donné envie d’aller le voir finalement même si ce n’est pas tout à fait dans mes priorités.
C’est hyper foisonnant, mais jamais embrouillé. Ca part dans tous les sens, mais les intrigues restent claires.
J’ai vraiment adoré ce film. Je l’ai trouvé beau, abouti et malgré sa longueur, j’aurais bien voulu qu’il dure encore plus longtemps. Pour une fois, je sens que le film dépasse le bouquin en lui donnant une fluidité.
J’ai aimé les personnages, les intrigues, les époques. Il y a juste une chose, j’aurais peut-être un peu plus appuyé le lien entre le journal de l’avocat et le compositeur qui trouve son journal et le lit. J’aime quand les histoires s’entremêlent comme ça. Et j’aurais aimé en savoir plus sur la dernière histoire chronologiquement parlant, celle située après la Chute.