Au bord de l’implosion en 2005, Mass Hystéria a su trouver les ressources nécessaires pour repartir de l’avant : le précédent opus Une Somme de Détails nous avait enchanté, marquant le retour sur le devant de la scène d’un des plus populaires groupe de métal français. La sortie de Failles en septembre semblait s’inscrire dans sa fraîche lignée…
Beaucoup ont parlé d’album « consécration » concernant Une Somme de Détails, dur de le contester. Cependant l’annonce de ce Failles avait de quoi laisser perplexe : comment Mass Hystéria va assumer ce lourd fardeau ? Les vagues et les tumultes dans le groupe sont désormais lointains, voyons comment les Mass ont travaillé ces deux dernières années.
Bien, c’est indéniable. Les douze nouvelles compos sonnent la charge : violence, brutalité, férocité. Voilà les trois mots qui nous viennent à l’esprit. L’album découle sans temps mort, sans aucun creux entre la première et la quarante deuxième minute.
On retrouve les maîtres mots évoqués dans la galette précédente : Failles s’inscrit bien dans la même lignée, il fallait s’y attendre. Les mêmes thèmes se dégagent, on retrouve de loin les idées véhiculées depuis toujours par le groupe : amour, paix, jouvence, feu sacré, fête et coup de gueule.
Les textes se montrent d’ailleurs dans l’ensemble cohérent. On notera une attention particulière au track qui lance Failles. Word of Fire, ce brulot, nous met une sacré claque, et d’entrée. « parler de révolution c’est comme cracher au plafond, ça ne fera pas crever le plancher de l’exploitation car l’anti-capitalisme est une idée vide, à moins de ne vivre que du troc, allons, soyons lucide ! », cette phrase, la première de l’album, a de quoi nous mettre en température. Cela nous change des discours pseudo-révolutionnaires que l’on aime bien nous chanter à toutes les sauces… L’impact de ce premier opus est colossal, on a déjà entre nos mains le morceau phare de l’album : on se croirait revenu au temps des mythiques « Furiaaa » qui déchiraient les salles surchauffées !
Les années défilent, Mass Hystéria en a bien conscience. Cela se ressent dans ses paroles, le morceau Failles en est l’exemple révélateur : moment présent, incertitude concernant le futur, « de quelle force va-t-il falloir être ? », Clean est clairement fataliste et souligne « j’ai fais le vide, reconquérir l’unité, je m’avance, c’est une lame de fond qui m’attend ».
L’esprit est torturé sur L’archipel des Pensées ou encore sur Le Magnétisme des Sentiments, Dysphoria et Aller Plus Loin poussent au dépassement de soi et à la prise de conscience…
Mass Hystéria nous donne l’impression d’avoir tiré les expériences du temps et semblent nous le retranscrire à travers ses textes. Conseils, retranscriptions, constats, avec un destin assez tracé… L’album se termine sur une note positive, Comme on Danse, avec des mots percutants « le rock’n roll n’est pas mort, on creuse, on restaure ! Mineur, on fait dans le métal précieux ! Rock contre nature, pétrole contre nourriture… ! ».
Inscrit dans un cadre très métal, la voix de Mouss se prête toujours autant en harmonie, enfin, une harmonie virulente.
L’ensemble des morceaux est résolument métal, avec certaines pointes d’indus sur Le Magnétisme des Sentiments (qui nous rappelle au passage un certain Respect To The Dancefloor !) et L’archipel des Pensées. Personne ne pourra nier que nous assistons ici à l’album le plus violent, le plus lourd du groupe. Les Mass piochent dans les recettes à succès, on retrouve quelques riffs de Babylone ou d’Une Joie Kamikaze de l’album précédent, voir même des sonorités de Contraddiction.
Après il ne faut pas non plus oublier que Mass Hystéria ne cherche pas à révolutionner sa musique proposée. On a ici une succession de grosses rythmiques, avec des guitares aiguisées et saturées, qui s‘inscrivent dans la lignée d‘Une Somme de Détails. Au-delà de la violence et de la brutalité du skeud, il se montre surtout simple mais efficace malgré la baisse en régime de la deuxième partie d‘album. Au final, d’un point de vue créativité, les Mass n’ont rien inventé musicalement.
Ce Failles est bon, il dégage une adrénaline incroyable dès la première écoute, mais on ne peut pas qualifier cet opus comme l’album référence du groupe. Mais ne faisons toutefois pas la fine bouche : on prend une sacré claque une nouvelle fois.
NOTE : 15/20
Chronique également dispo sur Le Pulp Club par Rael :
http://guerli.free.fr/?p=725#comments
Deux chroniques ultra positive sur le meme blog, ils peuvent passer nous faire un ptit bonjour les gars de la mass!!! ^^Sinon, c’est le constat qu’a fait un de mes potes musicien porté sur le solo à n’en plus finir, en découvrant le groupe sur scène: Ils arrivent, ils envoient des buchettes, c’est sans fioritures, y a pas un solo mais c’est super carré, super prenant, efficace et plein de pêche! Ca n’a pas besoin de plus.
@ Rael Tu les as vu comme tu disais dans ta chronique ?Ou revus je sais pas…Moi je les avais vu il y a 2 ans sur la tournée de Une Somme de Détails, effectivement, c’est le mot : carré. Ca envoie un méchant bois, c’est un gros dawa dans la fosse, mais le groupe sait pourquoi il vient : il fait son show, réglé comme sur du papier à musique de A à Z, et barka.
non ya pas de dates par chez moi pour le moment, mais des qu’ils passent j’y retourne (j’y suis allé l’an dernier a toulon pour une somme de details)Ce qui est trop bon, c’est que c’est carré, mais autour d’eux c’est le foutoir, tu montes sur scènes tu fais nawak, c’est le vrai concert à l’ancienne!
@ Rael A vrai dire quand ils sont passés à Montpellier il devait y avoir à peine 150-200 personnes. J’ai kiffé le concert mais l’ambiance autour était moyenne. A part la fosse au taquet je mettrais un bien sans plus pour le public…
Le public a toulon est vraiment bon en regle générale. Pour mass, on etait pas super beaucoup, mais y avait de l’ambiance.